Cet article parle de hôpital Henri Mondor, situé près de paris, où de nombreux patients sont morts après leur opération du coeur.
Le chef de service ne serait pas à la hauteur, ses anciens collègues lui ayant même demandé de compléter sa formation.
MAIS, pour le Conseil National des Universités, le fautif serait le nombre “non négligeable” de patients “issus de communautés étrangères”
Ne serait-ce pas du RACISME institutionnel?
“IMMIGRANT LIVES MATTER”
ETRANGE NOMMINATION DU CHEF DE SERVICE DE CHIRURGIE CARDIAQUE A L’HOPITAL Henri Mondor après des résultats calamiteux a l’hôpital Brabois situé a NANCY
NANCY, ACTE I – REUNION DE CRISE
Voici le compte rendu de réunion du 18 avril 2014 qui décrit de manière détaillée les états de service calamiteux du Pr TF a l’hôpital Brabois situé a NANCY avant sa nomination en tant que chef de service de chirurgie cardiaque à l’hôpital Henri Mondor:
Le Président de la CME, le Pr CL, ouvre la séance à 9h. La Chirurgie cardiaque est une discipline majeure au CHU de Nancy, avec une forte dimension régionale dans le cadre du pôle territorial.
Le Pr C expose ensuite les difficultés croissantes et sérieuses rencontrées au sein du service de Chirurgie Cardiaque depuis plus de six mois et qui ont nécessité l’organisation de la présente réunion, dont les objectifs sont de 1. Permettre une expression libre et respectueuse des problèmes par chacun des membres de l’équipe médicale du service, chirurgiens et anesthésistes
réanimateurs ; 2. De voir, au-delà de l’exposé de la situation, si une méthode peut être trouvée pour reprendre un dialogue et avancer sur un projet commun er partagé si une méthode peut être trouvée pour reprendre un dialogue et
Il remercie de leur participation le Directeur général, Mr BD, et le Doyen, le Pr HC, ainsi que les médecins extérieurs au service de chirurgie cardiaque, incluant les représentants de la Cardiologie, les Prs EA et Ch, ceux de la CME, les Prs JCM, ainsi que le Président de la Société Française de Chirurgie cardiaque, le Pr L. Avec le Directeur Général, ils rappellent les enjeux actuels du CHU en termes de réorganisation interne (blocs, réanimation et SC, démarches qualité,…) qui doivent être pris en compte.
Le Pr L indique que l’activité du service est forte (> 1000 interventions/an). La nomination du Pr TF est intervenue après la disparition du Pr JPC, mais son insertion semble problématique. Il souhaite une sérénité parmi les acteurs.
Le Pr V fait état de deux démarches (courrier lu en séance) : l’une, en date du 20 janvier, émanant de l’UARC et faisant état d’une déstructuration du service avec absence de réunions de discussion de dossiers, de RMM, de l’apparition de complications récurrentes, de problèmes relationnels difficiles avec certaines familles ; l’autre courrier en date du 6 mars, émanant des chirurgiens, faisant suite à une réunion entre chirurgiens et le Pr TF, réunion durant laquelle les problèmes ont été évoqués et mettant en avant la difficulté du Pr TF à diriger le service, avec un déni des difficultés évoquées ci-dessus, débouchant sur une « situation cristallisée » avec rupture de confiance entre lui et l’équipe chirurgicale.
Le Pr TF dresse le bilan des actions qu’il a menées depuis 18 mois, date de son arrivée et prise de chefferie de service : séniorisation de la visite du matin par le senior d’astreinte, lutte contre le report d’interventions avec établissement du programme dès le mercredi pour la semaine suivante, organisation de staffs médico-chirurgicaux et de nouveaux staffs (TAVI, endocardites), renforcement du lien avec la clinique Pasteur, organisation de nombreux EPU impliquant les chirurgiens du service, réorganisation des urgences ECMO avec la réanimation cardiaque (Pr L). Il indique que l’activité chirurgicale a été maintenue, et le nombre de procédures TAVI augmenté de 30% malgré la perte de 2 opérateurs, les Dr S et M. Il indique avoir développée une activité chirurgicale sur son nom propre, avec 194 interventions en 2013. La mortalité des gestes coronariens aurait baissé de 6% à 3% en 2013. Il exprime son souhait d’organiser une réunion de bilan d’activité avec les réanimateurs, cardiologues et chirurgiens afin d’avoir une totale transparence sur la qualité des soins donnés à nos patients ; une réunion avait été fixée mais a été annulée.
Le Pr A exprime les inquiétudes de la communauté cardiologique qui travaille en lien étroit avec la chirurgie cardiaque ; cette crise met en péril toute la filière cardiovasculaire au CHU. Il constate des dysfonctionnements dans le fonctionnement de l’équipe chirurgicale, et un divorce entre l’équipe et son chef dec service, le Pr TF. Il exprime le souhait d’une solution rapide.
Le Pr D souhaite retrouver une ambiance de travail apaisée, après un assainissement de la situation.
Le Dr E dit qu’il a beaucoup espéré de l’arrivée du Pr TF, qu’il l’apprécie en tant que personne, mais qu’il est déçu de l’absence de travail en équipe, d’une communication isolée, d’un comportement individualiste, de l’absence de direction claire à la tête du service, résultant en une perte grave de confiance.
Le Dr V fait état des liens personnels qu’il a avec le Pr TF, mais confirme la perte de confiance générale, y compris des non médecins, comme les perfusionnistes. Il tient lui-même à développer la recherche et son projet professionnel dans une ambiance apaisée retrouvée.
Le Dr G dit qu’une harmonie entre chirurgiens est nécessaire, comme une culture de solidarité entre chirurgiens et anesthésistes. Cette réunion est libératrice. Il n’y a pas de complot du Pr V à l’encontre du Pr TF mais plutôt de la bienveillance protectrice durant la période passée. Il souligne les problèmes de qualité de soins, de sécurité notamment dans le cadre de l’urgence, d’information donnée aux patients et à leur famille avec une tendance à masquer la réalité, d’une attitude personnelle parfois un peu méprisante de la part du Pr TF. Il prend en exemple cinq cas avec des complications inhabituelles. Il s’estime déçu par les projets en chirurgie sous vidéo, robotisée annoncés par le Pr TF à son arrivée à Nancy et non tenus. Ce dernier a une bonne communication externe, mais médiocre au sein de l’équipe.
Le Dr C regrette qu’il n’y ait eu qu’une RMM organisée en 2013 et une au début de 2014. L’information donnée par le Pr TF aux familles lui semble parfois éloignée de la réalité. Il expose le problème lié à la prise en charge des urgences de chirurgie cardiaque par le Pr TF, avec notoirement un sentiment d’insécurité et pose la question d’un éventuel droit de retrait. Enfin, il s’interroge sur le devenir de l’UARC, le transfert d’activité vers d’autres réanimations, et confirme la perte de confiance vis-à-vis du chef de service en particulier au regard des prises de position de celui-ci vis-à-vis de l’UARC.
Le Dr H exprime que ce sont les médecins anesthésistes qui parfois apprennent au Pr TF notamment dans les « situations d’urgence », alors qu’elle attendait plutôt l’inverse
Le Docteur H estime que les anesthésistes-réanimateurs ne peuvent plus couvrir les complications inhabituelles et les informations décalées données aux familles.
Le Doyen C, note le défaut de qualité managériale, et pointe les aspects médico-légaux en cas de prise en charge inappropriée et d’informations inexactes.
Le Pr TF répond en notant qu’il n’a pas entendu d’élément positifs à son encontre dans les différentes prises de parole. Il accepte les critiques, et exprime ses regrets de n’avoir pu concrétiser ses espoirs, à savoir créer une équipe. Il maintient la nécessité d’un lien de l’UARC avec le département d’anesthésie réanimation, et indique que la couverture médicale des lits de soins continus lui semble insuffisante. Il indique que le niveau de complications opératoires doit être chiffré et qu’une enquête soit réalisée dans le service afin d’évaluer les pratiques de chirurgiens et des réanimateurs. Les données sont dans DIAMM et accessibles pour tous et peuvent être comparés à la moyenne du service ; il existe des indicateurs faciles à vérifier qui sont la mortalité enregistrées par EPICARD, le taux de saignement et de reprises au bloc opératoire. Il estime que ses propres taux de mortalité et de complications ne sont pas supérieurs à ceux de ses collègues.
Le Pr A exprime à nouveau son inquiétude face à ce tour de table qu’il trouve inquiétant. Il constate à quel point il existe un divorce entre l’équipe et le chef de service, dont il met en parallèle la qualité de la communication externe en regard du défaut de communication interne.
Le Pr L indique, qu’au-delà des propos graves parfois déstabilisants, il est temps de rebondir et de renter dans une réflexion constructive, en utilisant les facettes positives de chacun. Il insiste sur la spécificité de l’exercice de l’anesthésie réanimation en chirurgie cardiaque.
Le Pr V indique que cette situation d’échec apparaît comme la sienne, et qu’il a peut-être trop tardé à agir face aux multiples alertes survenues durant 18 mois et ce malgré plusieurs rencontres avec le Pr TF pour analyser et désamorcer les problèmes. La situation commençant à être connue à l’extérieur de l’établissement, il lui apparaît nécessaire de la corriger en reprécisant les missions confiées au Pr TF à qui il attribue « des paroles sans les actes ». Il confirme que l’’innovation et l’attractivité doivent rester des objectifs prioritaires en CHU et nécessitent des décisions fortes.
Le Pr M exprime une impression globale de réquisitoire à charge, mais rappelle que ce qui est excessif peut parfois devenir insignifiant. Chacun doit analyser les causes des difficultés, et balayer devant sa porte.
Le Pr K note l’évidence de la perte de confiance, et pointe la nécessité de faire le tri entre l’essentiel et l’accessoire dans la future réorganisation à mettre en place rapidement.
Le Directeur Général souligne que « se dire les choses » est une première étape importante ; il note la force de l’équipe, soudée et solidaire dans ce moment difficile, exprimant un avis unanime à l’encontre du chef actuel. Il insiste sur les enjeux de l’établissement, y compris dans la communauté CHU-CHR, et le besoin d’un projet partagé à réaliser dans les meilleurs délais.
Le Président de la CME conclut en remerciant les participants de leur franchise et de la mesure de leur propos dans cet échange qui était indispensable. Il note principalement la rupture de confiance entre l’équipe médicale et son chef de service, le Pr TF, ce qui amène logiquement à reposer la question du projet et de la gouvernance du service et du pôle territorial.. Il note aussi la volonté de résoudre au mieux la phase actuelle, en initiant une réflexion constructive, utilisant les facettes positives de chacun comme l’a suggéré le Pr L. A ce titre, il fait état de lettres de soutien exprimées au Pr TF, notamment celle du Dr B, faisant état d’une bonne collaboration avec les cardiologues libéraux de l’agglomération.
Il propose qu’un groupe de travail comprenant le Pr JPV et le Pr TF, une des trois Praticiens hospitaliers chirurgiens, le Dr MC responsable de l’UARC se réunisse sous la coordination du Pr EA et, ; il devra rédiger dans le mois à venir un projet pour la chirurgie cardiaque nancéienne et lorraine pour les 5 ans à venir, avec un volet soins et un volet universitaire. Ce projet sera présenté à nouveau devant la Direction générale et le PCME, en présence des praticiens associés à la réunion de ce jour.
La réunion est close à 12h30.
Pr MC, Pt de la CME
NANCY, ACTE II – DESTITUTION DU CHEF DE SERVICE
Le Pr MC ouvre la réunion en rappelant les principales conclusions de la réunion du 18 avril. Il indique avoir été régulièrement informé des réunions organisées par le Pr A, qu’il remercie de son action. Cependant, les travaux du groupe semblent stagner, et nécessitent quelques clarifications, qui ont été facilitées par de multiples contacts les jours précédents.
En accord avec le Directeur Général, il détaille les points suivants, qui font l’objet d’un accord des différents participants présents:
– Le Pr TF n’apparaît pas sur les listes d’astreintes du service de chirurgie cardiaque pendant quelques semaines, lui laissant le temps de réaliser une formation complémentaire pour certaines pathologies d’urgences (ex : dissections) ; cette formation sera définie en accord avec le Pr L, qui a confirmé par mail sa disponibilité ; suggestion est faite au Pr TF par le Pr V de venir aussi s’associer personnellement à la prise en charge des urgences sur le CHU. Le Pr TF continue à assumer la prise en charge des patients qui lui sont personnellement confiés.
– Il y a urgence de bâtir un projet médical synthétique (3-5 pages) pour la chirurgie cardiaque nancéienne et lorraine pour les 5 ans à venir, comme déjà acté le 18 avril ; ce projet doit lister les domaines essentiels d’activité en soins, enseignement et recherche qui doivent être assumés, ainsi que la prospective en ressources humaines nécessaires, médicales notamment. C’est sur ce projet que seront définies les différentes responsabilités. La révision en cours des contours des pôles semble une opportunité, et le projet est donc attendu pour début juin. Le retour prochain du Dr PM permettra de l’associer pleinement à cette perspective et de lui confier des responsabilités. Une réunion sera donc organisée dès que le projet sera prêt à être présenté.
– Le Pr TF accepte, dans ce cadre et ce calendrier, de remettre sa chefferie de service mais en conservant une réelle visibilité dans la future organisation, comme PU-PH reconnu.
– Le Pr V reste chef du pôle territorial jusqu’au 31 aout 2014 ; il sera proposé au-delà de cette date de rétablir un pôle médico-chirurgical des maladies cardio-vasculaires, dont le Pr A pourrait prendre la tête du 1er septembre au 31 août 2015.
– Le Pr V restera présent au service de chirurgie cardiaque, comme chirurgien référent, selon un statut et un calendrier à définir avec la Direction des Affaires Médicales,
– Le Pr A accepte de poursuivre son rôle de coordination de la réflexion sur le projet médical de chirurgie cardiaque.
Pr MC
Pt de la CME
RESULTATS CATASTROPHIQUES A L’HOPITAL HENRI MONDOR– ARTICLE DE PRESSE A LIRE ABSOLUTMENT
Apres ces brillants états de service a l’hôpital de NANCY, LE Pr TF est nommé chef de service de chirurgie cardiaque a l’hôpital Henri Mondor. Voici des extraits d’un article de presse écrit par la journaliste d’investigation Norah Sarah qui décrit la situation a l’hôpital Henri Mondor:
Le service de chirurgie thoracique et cardio–vasculaire de l’hôpital Henri Mondor, affiche un bien triste palmarès. La mortalité opératoire y est 5,5 fois supérieure à la moyenne nationale pour les opérations de remplacement valvulaire aortique et trois fois supérieure pour les opérations de pontages coronaires. La mortalité opératoire globale de 13% en fait quasiment le pire service de France, classé 37 sur 38 lors du dernier classement national du magazine Le Point des hôpitaux pratiquant la chirurgie cardiaque.
Ces chiffres proviennent de la base de données Epicard qui recense, au sein de la plupart des hôpitaux de France, les informations concernant les patients pris en charge et les gestes effectués. À l’hôpital Henri Mondor en 2020, ils sont catastrophiques. Suffisamment pour que plusieurs soignants alertent les pouvoirs publics et s’étonnent que l’AP-HP (Assistance publique Hôpitaux de Paris), l’ARS (Agence régionale de santé) et le ministère de la Santé n’aient pas pris de mesures pour endiguer cette surmortalité suspecte.
Pour mieux comprendre cette situation, nous avons interrogé plusieurs praticiens de l’hôpital Henri Mondor – chirurgiens, infirmiers et autres – et des personnels de l’hôpital Brabois à Nancy. Nous avons également consulté un nombre important de documents officiels et tenté de remonter le fil des responsabilités hiérarchiques. Ces éléments éclairent la face cachée d’une situation dramatique dans laquelle les patients et leurs familles, qui ne se savent pas toujours victimes, ont parfois payé le prix le plus élevé. « Cinq patients ont été transplantés. Les cinq sont décédés », sur une période de quelques mois en 2019. Voilà ce qui ressort d’un rapport de la mission d’évaluation des dossiers << patients anonymisés », menée à la demande de l’AP–HP fin 2020 sous l’égide de la Société Française de Chirurgie Thoracique et Cardio- Vasculaire (SFCTCV) avec la participation du Conseil National des Universités (CNU), et remis le 15 novembre 2020 à la gouvernance de l’hôpital Henri Mondor et de l’AP–HP. Ce document, que nous avons pu nous procurer dans son intégralité, a été rédigé par trois professeurs de la SFCTCV, dont son président, Jean–Philippe Verhoye, et …
concerne les patients opérés durant l’année 2019. Les constats établis sont inquiétants, les conclu- sions déroutantes.
Oui, il y a une « surmortalité observée ». D’ailleurs, écrivent les rapporteurs, << à l’issue de ces résultats, l’activité de transplantation a été suspendue, mais l’autorisation réaccordée en juin 2020 ». Le rapport va plus loin : « Il a été retrouvé un nombre important de défaillances cardiaques post–opératoire, faisant s’interroger sur les modes de protection myocardique. » Plus encore, « l’activité de transplantation doit être totalement repensée. […] Cette activité ne peut être reprise dans les conditions actuelles : elle doit être rapi- dement reconsidérée avec l’agence de la biomédecine et la stratégie de transplantation cardiaque de l’AP–HP ». Quelques mois plus tard, l’activité de transplantation cardiaque a été transférée de l’hôpital Henri Mondor à la Pitié Salpêtrière.
Depuis son arrivée à la tête du service, le professeur a fait l’objet de plusieurs signalements émanant de certains de ses collègues chirurgiens, qui ont alerté la direction de l’hôpital d’abord, puis celle de l’AP–HP. Dans des documents écrits, que nous avons pu consulter, sont mentionnées des complications graves ayant entraîné le décès de patients. Sollicité par mail, TF parle d’une « campagne de dénigrement » à son égard. Il renvoie à un article paru dans l’hebdomadaire Le Point en 2011, qui évoque déjà une « mortalité élevée » au sein du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri Mondor, bien avant son arrivée donc. Selon lui, toutes les informations qui composent cette enquête proviennent de personnes dont le parcours « possède beaucoup de zones d’ombre qui peuvent expliquer la campagne de dénigrement à [s]on égard » …
Mais les méthodes du professeur TF sont au cœur de la fronde des chirurgiens. LK, collègue initialement apprécié par le chef de service, dénonce le comportement de celui–ci à l’égard du Pr RZ. Il adresse du reste à ce dernier, le 30 août 2019, un courrier dans lequel il dit retranscrire les propos que lui aurait tenus le professeur TF: « Je veux BAISER RZ, c’est pour ça que je lui donnerai un patient difficile comme [celui que] j’ai opéré il y a quelques jours, une crosse aortique. Il va l’opérer, il t’appellera pour que tu l’aides mais je t’interdis d’aller l’aider. Il va le tuer et après je demanderai au doyen d’appeler Buzyn [ministre des Solidarités et de la Santé à l’époque] pour qu’on le vire d’ici. >>
LK, qui a refusé de participer à cette manoeuvre qu’il qualifie de dangereuse et malhonnête, a été écarté du service et ne peut plus opérer. Le 4 juin 2019, il participe à une réunion avec d’autres membres du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Mondor, parmi lesquels le professeur TF et la directrice de l’hôpital EB…
Depuis 2019, plusieurs courriers d’alerte ont été adressés à la hiérarchie du système de santé : l’ARS, l’AP–HP et le ministère de la Santé notamment. Ainsi, le docteur DG, membre du service du Pr TF lorsqu’il était à Nancy, a rédigé un rapport détaillé sur la prise en charge des patients opérés par ce dernier de 2012 à 2018. Il y décrit méticuleusement les erreurs commises durant cette période, notamment les complications inhabituelles ainsi que la surmortalité observée chez les patients. Un courrier qu’il adresse le 30 mars 2022 à BG, membre du comité surveillance de l’AP–HP, à Amélie Verdier, directrice de l’ARS, au ministère de la Santé et à la direction de l’AP-HP. Le docteur DTixier, l’un des plus anciens et expérimentés chirurgiens cardio–vasculaire du service de chirurgie cardiaque de Henri Mondor, a lui aussi lancé l’alerte. L’un de ses courriers récents, envoyé début mars 2022 à l’ARS, est sans équivoque. « En effet, connaissant son passé à Nancy et local, je pense que ni toi ni personne ne le [le Pr TF] recommanderait ou se ferait opérer par lui ou lui confierait un membre de sa famille ou même une voisine. Comment peut-on (pouvez-vous) être en paix avec sa conscience en acceptant que des patients non informés, et parce que nous ne les connaissons pas personnellement, aillent risquer leur vie, un père ou une mère de famille, un papy ou une mamy, un sportif de haut niveau qui risquerait de se retrouver insuffisant cardiaque comme cela a été le cas ? »
Dans ses échanges avec l’Agence de Santé, le docteur DT détaille plusieurs cas auxquels il a personnellement assisté. Il décrit notamment l’opération de Monsieur Jacques D., et les fautes présumées du professeur TF. Il évoque aussi un refus de la part de ce dernier de mentionner les erreurs dans le compte rendu d’opération, et son refus d’opérer le patient à nouveau, qui fina- lement le sera << en catastrophe » dans un autre centre. Le patient nous confirme une «< intervention totalement ratée », aux «< conséquences physiques et psychologiques majeures », et affirme que le Pr TF << n’a même pas daigné avouer l’échec de son intervention » alors même que << tous les médecins et chirurgiens consultés par la suite ont confirmé ces observations ».
Le docteur DT enjoint l’ARS de «< faire prendre des mesures de sauvegarde urgentes >>. << Si vous ne le faites pas, la justice aura moins d’états d’âme », conclut–il. C’est peut–être la crainte de voir cette affaire divulguée publiquement qui explique que, désormais, << ce dossier est suivi par la directrice générale de l’ARS elle–même », comme l’affirme un courrier que nous avons pu consulter. Une information que nous confirme l’Agence de Santé, par la voie de sa chargée des relations presse. << L’ARS Île-de-France suit le sujet de près avec une évaluation de la situation qui est actuellement en cours. L’Agence prendra notamment en compte les résultats à venir de l’audit externe du service concerné », nous écrit–elle.
Une autre alerte a été lancée par le docteur DT en octobre 2021. Dans un email adressé à Martin Hirsch, le patron de l’AP–HP, il écrit que << la mortalité et la morbidité hors-norme imposent des mesures conservatoires ». Quelques mois plus tôt, en mai 2021, il s’adressait au docteur RS, président de la commission de l’AP-HP: << En 2019-2020, j’ai exprimé au chef de service cardiaque mes inquiétudes et questionnements au sujet du management et des complications anormales et anormalement élevées que je voyais et que je refusais de couvrir. […] Il est temps que cela cesse ! » Un mail resté sans réponse…
Le Pr BG membre de la commission médicale de surveillance de l’AP–HP, a lui aussi écrit au secrétariat particulier de Martin Hirsch, en février 2022, évoquant «< une affaire grave de mise en danger de la vie d’autrui, pouvant engager la responsabilité pénale de plu- sieurs personnes physiques et de l’institution personne morale ». Il lui propose alors d’entendre quatre chirurgiens cardiaques ayant exercé directement avec le professeur TF. Fin de non–recevoir de la part de Martin Hirsch : « Professeur, ni Rémi Salomon, ni Bertrand Godeau, ni moi- même ne sommes d’accord pour que l’échange que vous avez demandé soit transformé en une réunion avec quatre chirurgiens cardiaques. >> En d’autres termes, ceux qui dénoncent les agissements du professeur TF ne sont ni interrogés, ni entendus par l’AP-HP… Vous pouvez consulter l’article dans son intégralité en cliquant ici
POUR ETEINDRE L’INCENDIE ET FAIRE TAIRE LES LANCEURS D’ALERTES, L’AP-HP de Mr Martin Hirsch Décide de suspendre de maniere conservatoire le Pr Zegdi
AP-HP: suspension contestée d’un chirurgien cardiaque de l’hôpital Henri-Mondor
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PARIS, 1er juillet 2022 (APMnews) – L’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé jeudi dans un communiqué avoir suspendu un praticien universitaire du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri Mondor, lui reprochant d’entretenir un “climat de suspicion”, cette suspension étant contestée par plusieurs professionnels.
Cette affaire intervient alors que le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch, avait annoncé sa décision, en janvier 2021, d’arrêter les greffes cardiaques sur le site de l’hôpital Henri-Mondor à Créteil et de transférer cette activité sur le site de la Pitié-Salpêtrière à Paris, dans le cadre d’un projet bi-site visant notamment à développer le pôle cardiologique et chirurgical de l’hôpital Henri-Mondor (cf dépêche du 21/01/2021 à 18:24).
La chirurgie cardiaque “a connu des difficultés sur le site d’Henri-Mondor ayant conduit, de manière volontaire, à une réflexion et une collaboration avec le service de chirurgie cardiaque de la Pitié-Salpêtrière depuis plusieurs mois”, avait expliqué l’AP-HP.
Dans son courrier à l’Agence de la biomédecine (ABM) annonçant le transfert de l’activité de transplantation cardiaque, Martin Hirsch avait rappelé qu’en 2019, ce service “avait arrêté toute nouvelle transplantation cardiaque pendant quelques mois, dans l’attente des conclusions d’analyses menées à la suite du décès de cinq patients transplantés cardiaques entre le 6 février et le 1er juin 2019”. En novembre 2019, il avait été décidé de reprendre cette activité et de mettre en place un nouveau “projet transversal” avec l’hôpital Pitié-Salpêtrière (cf dépêche du 19/01/2021 à 17:27).
Un an après cette réorganisation qui avait suivi un premier rapport, “la gouvernance de l’AP-HP et du groupe hospitalier AP-HP Hôpitaux universitaires Henri-Mondor ont souhaité que soit réalisé un deuxième audit externe, qui a été à nouveau confié au CNU (sous-section 5103), à la Société française de chirurgie thoracique et cardiovasculaire et au Conseil national professionnel de chirurgie thoracique et cardiovasculaire”, a annoncé l’AP HP jeudi.
Cet audit “a donné lieu à un rapport qui a été remis à l’AP-HP le 15 juin 2022 et dont les conclusions ont été partagées avec l’ARS Ile-de-France”.
Le rapport conclut “tout d’abord à un ‘ressaisissement certain’, au sein du service de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri-Mondor avec ‘un effort objectivable de traçabilité des actions’, un report ‘exemplaire en termes d’exhaustivité et de qualité’ des données dans la base nationale, conduisant à des résultats ‘qui positionnent quasiment tous les résultats de l’équipe dans les intervalles de confiance des moyennes nationales'”, selon l’AP HP.
L’institution relève que le rapport “constate que des améliorations sont encore possibles, notamment en ce qui concerne l’accueil des internes, et recommande un point d’étape semestriel dans les trois ans qui viennent. Il souligne les effets positifs de la collaboration avec l’équipe de l’hôpital Pitié-Salpêtrière”.
L’AP-HP ajoute que les enquêteurs pointent toutefois “‘une atmosphère perturbée par le climat de suspicion
permanente’ entretenu par un chirurgien cardiaque hospitalo-universitaire, situation qui ‘génère d’elle-même un climat potentiellement néfaste à la sécurité des soins’, en insistant sur la ‘gravité de la situation au regard de l’éthique, de la déontologie et de la confraternité'”.
Elle précise que le directeur général de l’AP-HP et le président de l’université Paris-Est Créteil “ont décidé de suspendre le chirurgien concerné de toute activité chirurgicale et universitaire, sur le fondement de l’article 26 du décret du 13 décembre 2021, d’en informer les ministres de la santé et de l’enseignement supérieur et de procéder à un signalement auprès du Conseil de l’ordre des médecins”.
Une enquête préliminaire ouverte pour “mise en danger de la vie d’autrui”
Des éléments rapportés à APMnews et émanant de plusieurs sources médicales vont à l’encontre des conclusions de l’audit et de la décision prise à l’encontre du praticien suspendu. Ils montrent que depuis 2019, des alertes ont été adressées par des praticiens au directeur de l’AP-HP, au président de la commission médicale d’établissement, Rémi Salomon, à la directrice générale de l’agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France, Amélie Verdier, et à l’ancien ministre des solidarités et de la santé, Olivier Véran, concernant les compétences médicales du responsable de l’unité de chirurgie cardiaque de l’hôpital Henri-Mondor, le Pr TF.
Il a été porté à la connaissance de la gouvernance de l’AP-HP et des tutelles une analyse des opérations effectuées par ce dernier, avec des cas identifiés comme problématiques, dans le cadre d’une étude de morbi mortalité du service. Ont également été pointées des données 2020 de la base Epicard, montrant notamment que la mortalité du remplacement valvulaire aortique à l’hôpital Henri-Mondor est cinq fois supérieure à la moyenne francilienne. Des témoignages médicaux proviennent aussi du CHU de Nancy, où a exercé le chef d’unité avant son arrivée à l’AP-HP.
En mars, Amélie Verdier, sollicitée de nouveau par un médecin, répondait à ce dernier estimer que les décisions prises par la gouvernance de l’AP-HP, c’est-à-dire la réalisation d’un nouvel audit, avec notamment un examen des pratiques individuelles, lui semblaient appropriées.
Contacté vendredi par APMnews, le Pr Rachid Zegdi, chirurgien cardiaque à l’hôpital Henri-Mondor, a confirmé à APMnews être le praticien suspendu de ses fonctions depuis jeudi. Concernant le motif, “l’essentiel est basé sur le contenu d’un rapport que je n’ai pas encore”, a-t-il expliqué, ajoutant qu’il entreprendrait un recours gracieux.
“Je savais déjà à la façon dont cela allait se passer que le rapport serait à charge contre moi”, puisque ce sont “les mêmes qui avaient réalisé” le précédent, a-t-il souligné, estimant que le problème du premier rapport était que “l’on ne savait même pas quelle était la question posée” et que les “conflits d’intérêts n’étaient pas donnés”.
“La vraie question, c’est-à-dire y a-t-il un problème de compétence chirurgicale concernant ‘une personne, n’a jamais été abordée”, regrette-t-il, sans nommer le praticien incriminé ni sa fonction. Pour le deuxième rapport, il a été demandé par la gouvernance de l’AP-HP “une évaluation de l’activité individuelle des chirurgiens, [les auteurs] ont accepté la mission mais ont refusé de faire cette évaluation”, a-t-il ajouté.
Une enquête préliminaire a été ouverte pour “mise en danger de la vie d’autrui” à la suite d’un signalement dans le cadre de l’article 40 du code de procédure pénale, a fait savoir jeudi une source médicale à APMnews.
Sollicité, le procureur de la République de Créteil, Stéphane Hardouin, a confirmé vendredi l’ouverture une enquête de ce chef contre X confiée en avril à la brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).
TEMOIGNAGE EMOUVANT D’UN PATIENT TRAITE PAR LE CHEF DE SERVICE DE L’HOPITAL HENRI MONDOR
Je soussigné Jacques D. déclare avoir été hospitalisé dans le service de chirurgie cardiaque à l’hôpital Henri Mondor en 2019.
Après de multiples examens répétés et délibération des médecins, il a été décidé de m’opérer. Cette opération a été réalisée, pour mon plus grand malheur, par le Pr TF chef de service. Au cours de ma longue période d’hospitalisation je n’ai rencontré ce chirurgien qu’une seule et unique fois après son intervention totalement ratée, avec pour moi des conséquences physiques et psychologiques majeures.
Je n’ai eu aucun contact préalable, aucune explications, ni avant, ni après cette intervention, seule cette très brève visite dans ma chambre sans aucune considération pour ma personne. Le Pr TF, entouré d’un aéropage de médecins et/ou internes, plein de suffisance et d’arrogance, ne m’a pas adressé la parole et n’a même pas dénier m’avouer l’échec de son intervention, sans aucun commentaire sur la conduite à tenir pour la suite, me laissant ainsi dans la violence de son silence. J’ai quitté l’hôpital totalement abattu.
Tous les médecins et chirurgiens consultés par la suite m’ont confirmés mes observations. J’ai été depuis réopéré avec succès cette fois–ci.
Il serait sage et important pour L’hôpital, pour la santé des patients, que ce personnage soit éloigné non seulement des blocs opératoires mais également du management de cette équipe médicale réputée.
Dans le cas d’une nouvelle intervention, je ne donne pas mon accord de manière formelle à ce soi-disant médecin afin qu’il ne puisse interférer et/ou intervenir d’une quelconque façon durant mon hospitalisation à l’hôpital Henri Mondor.
Jacques D.
Fait à Saint Maurice le vingt-cinq octobre deux mille vingt et un pour valoir ce que de droit.
Chères lecteurs, Chers lectrices,
Pour celles et ceux qui désirent qu’une enquete judiciaire soit ouverte sur la maltraitance des patients opérés dans le service de chirurgie cardiaque de l’hopital Henri Mondor et souhaitent que Justice (et uniquement Justice) soit rendue, alors je les invite à réagir. Seule une réaction d’une ampleur «appropriée » sera à même de pousser les Autorités compétentes à prendre les mesures qui s’imposent.
Vous laissant libres du choix de la réponse que vous jugerez la plus appropriée (pourvu qu’elle soit respectueuse), je vous invite cependant à:
- Diffuser aussi largement que possible cette lettre.
- A partager vos commentaires sur les réseaux sociaux.
- A signer la pétition demandant qu’une enquête judiciaire soit ouverte.
Quant à moi, je m’engage à vous tenir régulièrement informés de l’évolution de cette affaire aussi choquante que regrettable.
N’oubliez jamais que les seuls délits impunis sont ceux dont on ne parle pas !
Si je comprends bien, l’hôpital recrute un chef de service incompétent, certains chirurgiens du service lancent des alertes relatives à la compétence du chef de service et pour clore l’affaire on accuse les patients issus de communautés étrangères d’être la cause des mauvais résultats de l’hôpital ??????